Les documents de l’État polonais clandestin



          Les documents de l’État polonais clandestin (Polskie Państwo Podziemne, abrégé en PPP, ndtr.), y compris ceux de la Délégation du gouvernement de la République pour l’Intérieur (Delegatura Rządu na Kraj, ndtr.) et de l’Armée de l’Intérieur (Armia Krajowa, abrégé en AK, ndtr.), rédigés en style de bureau durant la Guerre, ont la provenance d’État, étant créés par la même autorité que les Archives des Actes nouveaux (Archiwum Akt Nowych, abrégé en AAN) ou le Ministère des Infrastructures. Par conséquent, ils appartiennent à l’État. Plusieurs furent écrits à la main, parfois sur des morceaux de papier ou sur un buvard, ils ne diffèrent pourtant point, par exemple, des documents du Ministère de la Culture actuel.
          Du point de vue de pourcentage, les documents de l’État polonais clandestin consérvés jusqu’à présent sont relativement peu nombreux. Il faut donc prendre soin de ce qui en reste. Nous avons fait des efforts pour calculer combien s’en est sauvé, vu le nombre total des documents élaborés. L’analise du pourcentage de la pagination des documents, c’est-à-dire des données très concrètes, nous permet de constater que l’État polonais clandestin émit environ 10 millions de pages de documents dans la période de la Seconde Guerre mondiale. Il est possible d’accepter un chiffre pareil avec une forte probabilité.
          À présent, les collections détenues par différentes institutions polonaises comptent plus de 500 mille pages ; il s’agit bien des collections dont l’existence nous est connue. L’état de conservation des documents venant des régions diverses de Pologne est très variable. Le piétre état de conservation de ceux qui sont issus de l’Armée de l’Intérieur des Confins de l’Est est même horripilant. En fait, cette documentation n’est que rarissime, tout en étant dispersée dans des endroits différents. Dans des collections appartenant à des institutions de plus grande ampleur, il se trouve une certaine quantité des documents originaires de la Région de Lviv (AAN, Bureau Militaire des Études Historiques [Wojskowe Biuro Badań Historycznych, abrégé en WBBH, ndtr.], Maison d’Édition Ossolineum). Or, suivant la comparaison exemplaire de cet aspect entre le District de Varsovie et le District de Lviv, l’état de conservation se présente plus ou moins ainsi : cent documents du premier correspondent à un seul document du second. Voilà le gouffre entre l’un et l’autre.
          Quant aux districts de l’Est, nous ne connaissons pas au fond la localisation de leurs papiers. L’AAN dispose, entre autres, des microfilms venant des Archives des Bernardins (où demeurent les documents du Commandement du District de Vilnius, découverts dans les années 90., lors des travaux de restauration dans l’église des Pères Bernardins à Vilnius), ils se trouvent bien à Vilnius. Toutefois, ce savoir n’a pas de caractère complet ni entièrement professionnel. À vrai dire, nous ignorons tout ce qui est localisé à Moscou, y compris sûrement maints documents de l’AK originaux. De temps en temps, des historiens qui visitent plusieurs institutions et archives en Est sont enclins à dire quelque chose à propos des archives polonais consultées sur place, mais leur connaissance revient à ce que Monsieur X a vu un document à Minsk et Monsieur Y à Lviv. Ce savoir n’est ni ordonné ni accessible aux historiens, ne constituant le savoir en matière qui serait fiable non plus. Il nous faut toujours regarder les collections de la documentation du PPP non seulement par le biais du thème de l’Insurrection dernièrement à la mode, mais surtout du point de vue des documents originaires d’autres districts, provenant de la structure entière de l’AK. Notre devoir est de divulguer l’importance de cette documentation et de compter sur la bonne volonté ainsi que sur la générosité des personnes qui la détiennent toujours et qui ne l’ont pas encore offerte aux Archives des Actes nouveaux. Le caractère des papiers doit être soumis à la différenciation. Si l’on considère, par exemple, une feuille de papier, envoyée de Vilnius lors de l’Opération de Vilnius, l’affaire prend une autre tournure. En effet, il est question d’un document privé. Par contre, s’il était écrit sur un papier de bureau d’une division et si son en-tête contenait un cryptonyme d’une région ou d’un inspectorat, etc. ce serait bien le cas de la provenenace d’État. La mode de création de la plupart de ces papiers, écrits en conditions de guerre, souvent à la main, n’a pas d’importance. N’oublions pas le fait que le PPP constituait le continuum du pouvoir légal de la République de Pologne, ce qui n’était pas pris en compte pendant des années. Il en résulte que maintes personnes n’en sont toujours pas conscientes et finissent par considérer les documents comme leur collection privée.
          Les Archives des Actes nouveaux se sont récemment élargies par la fondation du Vème Département des Archives Sociaux (dont les Archives du Fait d’Indépendence et de la Diaspora polonaise font partie). Depuis un certain temps, cette section s’occupe de rassembler des documents, entre autres, ceux de l’État polonais clandestin. Au cours des dernières années, nous avons résussi à en collecter 40 mille environ, l’ensemble de ressources s’élevant au niveau de 220 mille pages environ. Voici la plus grande documentation du PPP préservée jusqu’à nos jours.
          Les papiers détenus par l’AAN comptent, respectivement : 70 mille documents appartenant à la Délégation du gouvernement de la République pour l’Intérieur, 50 mille de la section AK, 20-30 mille constituant le Recueil des Actes de Conspiration (Zbiór Akt Konspiracyjnych, ndtr.), enfin, 80 mille étant liés à d’autres sections.



La quantité de la documentation de l’ANN

          Il nous reste encore un travail énorme à éffectuer dans le domaine du ressemblage et de la protection des documents du PPP. Notre analyse des ressources nationales égale maintenant à 30%. Si les dix années à venir ne vont pas être consacrées à la recherche intensive des documents, l’aide des médias y incluse, il nous sera impossible de retrouver maints endroits où ils sont déposés, tout en nécessitant la protection. De plus, le danger de la destruction de ces papiers ne cesse pas de les menacer.
          Outre l’AAN, les documents de l’État polonais clandestin sont gardés dans plusieurs autres localisations.



Les institutions qui stockent les documents

          Suivant l’estimation de 2008, le WBBH garde 75 mille documents environ, contre probablemement 100 mille dans l’Institut de la Mémoire Nationale (Instytut Pamięci Narodowej, abbrégé en IPN, ndtr.). D’autres archives en recueillent 10 mille environ, tandis que d’autres institutions en comptent 100 mille. Quant au Musée de l’Insurrection de Varsovie, il ne détient pas plus de 5-6 mille documents du PPP environ. Ce sont des ressources déjà non négligeables.
          Hormis ces établissements, les papiers sont conservés dans plusieurs autres endroits, tout en y étant réunis en quantité oscillant entre mille pages et des exemplaires uniques. Il s’agit parfois des localisations qui ne sont point associées à la Seconde Guerre mondiale, comme le Musée de la Podlaschie du Sud ou le Musée de la Campagne de Kurpie, voire le palais à Dukla.
          Dans des cas particuliers, l’AAN recueille ces documents sous forme de photocopies, que nous avons réussi à recevoir de la ville de Skarzysko-Kamienna, du Musée de l’Aigle blanc (Muzeum Orła Białego, ndtr.). Pourtant, nous faisons des efforts pour obtenir des documents originaux, car dans le Musée local les papiers de l’AK issus du Sous-District d’Ilza de la Région de Jodla sont emmagasinés à température ambiante, dans des conditions hivernales.
          La situation des documents du PPP gardés par le Musée de la Mémoire nationale, institution de grande envergure, est compliquée. C’est un énorme recueil des archives concernant l’histoire récente de la Pologne, seules les actes qui contiennent des passeports mésurent quelques dizaines de kilomètres. Parmi ces archives, il se trouve aussi celles de l’AK. Du fait que les documents de la période de Seconde Guerre mondiale sont souvent cachés dans des pièces de procèdure et des dossiers judiciaires, un historien lambda n’est pas à même d’aller normalement à une salle de lecture pour consulter le registre de l’ensemble des documents de l’AK. Les restrictions relatives aux documents de l’IPN sont fréquemment liées à la méthodologie d’archivisation découlant des dispositions de la loi qui ne permet pas de mettre les papiers du PPP mentionnés hors des pièces de procèdure d’un Jean Dupont. En effet, il est impossible de les en exclure et les joindre en entités distinctes archivales sous le nom de « AK ». L’unique difficulté ne consiste qu’à fournir une description univoque et transparente du registre de ces documents.
          À présent, si quelqu’un se dirige vers l’IPN pour localiser, par exemple, le dossier des papiers du District de l’AK à Lodz, il est censé savoir précisement dans quelles pièces de procédure ce premier est-il regroupé. Cela sera plus facile grâce à un recueil très important des documents de l’AK venant des Archives du Ministère des Affaires Intérieures (abrégé en MAI, ndtr.), cédé à l’IPN depuis un certain temps. Ce recueil du MAI est doté de son propre registre, déjà disponible.
          À part des ressources évoquées, il existe en Pologne encore celles qui sont essentielles pour décrire l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, restant hors plein accès aux historiens. Il est bien question, entre autres, des ressources écclesiastiques. Au cours de l’époque du communisme le sort des documents du PPP était déterminé, à savoir il fallait les dissimuler au pouvoir de la République Populaire de la Pologne (abrégée en PRL, ndtr.). Les monastères ainsi que les archives diocésaines leur servaient d’asile. La première collection en termes d’archivisation qu’il est vital de mentionner c’est celle du Monastère de Jasna Gora. Créée en guise de cachette à l’insu des communistes, elle rassemble bien des grandes ressources du patrimoine, soit les documents qui fournissent la description du fait d’indépendance. Moi, j’ai eu l’opportunité de les voir à mes propres yeux. Leur quantité étant énorme, elles restent hors le circuit scientifique libre, ils sont donc peu accessibles aux historiens et archivistes polonais, ce qui rend la situation hautement inopportune. Par exemple, dans le cas d’un événement essentiel du temps de guerre lié à la Voïevodie de Lomza, il y a le risque que sa description sera incomplète si l’auteur n’est pas sûr s’il existe un matériel inconnu réuni dans les ressources écclesiastiques.
          Or, certains cas en font exception. Tout comme les Archives des Actes Nouveaux qui ont récemment repris celles du bataillon Stefan Czarniecki pseudonyme « Gozdawa », localisées justement dans les ressources de l’Archidiocèse de Varsovie. L’ensemble récupéré compte environ 4 mille pages de documents originaux du temps de la Seconde Guerre mondiale. Cette manoeuvre était possible grâce à l’attitude de compréhension et le’esprit d’imagination du directeur des Archives de l’Archidiocèse de Varsovie, qui avait admis qu’elles ne constituaient pas le meilleur emplacement pour ce type de documentation. Sans parler de l’aide active de tout le milieu ainsi que du soutien considérable des personnes liées par amitié avec Lucjan Fajer, qui avaient orienté nos recherches avant. Résultat : les papiers authentiques de l’Archidiocèse se trouvent déja chez nous, suivis par le patrimoine de Lucjan Fajer, pseudonyme « Ognisty ».
          Compte tenu son importance et l’intérêt actuel pour l’AK, le travail du Musée de l’Insurrection de Varsovie est admirable. Quant à ce genre d’établissements, la valeur de la documentation accroît, de même que le souci qui l’accompagne.
          Une autre source riche en papiers du PPP se situe dans l’Institut de l’Histoire de l’Académie des Sciences polonaise (abrégé en IH PAN, ndtr.). Du point de vue de sa dimension, cette quatrième ou cinquième collection des documents relatant l’histoire de la Seconde Guerre mondiale ainsi que du PPP pourrait devenir l’objet des exposés très passionnants. Cela fait deux ans que les ressources de l’IH PAN ont été transmises aux Archives des Actes Nouveaux. Leur caractère indispensable pour la description de la période mentionnée consiste en ce qu’elles avaient été rassemblées par d’anciens fonctionnaires du Commandement suprême de l’AK ainsi que par d’illustres scientifiques. En premier lieu, il s’agit de Stanislaw Ploski, chef du Buréau Militaire de l’Histoire du Commandement suprême ZWZ AK, ensuite de Jan Rzepecki et du professeur Tomasz Strzembosz. Entre-temps, les actes en question restaient de même sous la tutelle de Kazimierz Pluta-Czachowski. En ce qui concerne Rzepecki, il occupait même le poste d’universitaire à la chaire d’Histoire de la Seconde Guerre mondiale IH PAN, grâce à quoi les documents avaient été recueillis autour de ce milieu.
          La collection comprend, entre autres, les documents de capitulation de l’Insurrection de Varsovie qui réflètent le déroulement des accords de captiulation à partir du 27 septembre 1944, à savoir : le rapport du général Bor-Komorowski ainsi que le témoignage d’Alfred Sas-Korczynski établi le 4 octobre 1944. En effet, les documents de capitulation de l’Insurrection de Varsovie ne se réduisent pas à une seule feuille de papier, mais ils comptent 90 pages publiées d’ailleurs dans « L’Histoire récente de la Pologne » (« Najnowsze Dzieje Polski », ndtr.). Cet ouvrage retrace les étapes successives des entretiens avec les Allemends et des négociations menées avec eux.

    


    




Les documents relatifs aux entretiens concernant la capitulation de l’Insurrection

          L’acte des entretiens de capitulation présenté ci-dessous a été détenu par l’IH PAN. Même s’il est difficile à déterminer d’où est-il parvenu la-bàs, il est supposé appartenir avant au professeur Tadeusz Manteuffel. Pourtant, le registre IH PAN n’évoque pas le donateur de ce document. Par contre, c’était sûrement Jan Rzepecki, archiviste temporaire de la collection, qui le savait. En effet, la pochette contenant l’acte de capitulation porte son écriture. Il est question de l’une des trois copies du texte. Quant à la deuxième, elle se trouve dans le WBBH, car autrefois elle faisait partie des ressources du WIH.
          Outre les documents de capitulation, la collection de l’IH PAN englobe ceux qui sont offerts par des particuliers. Parmi maints documents authentiques, il y a, par exemple, ceux qui ont été cédés par le professeur Wladyslaw Bartoszewski dans les années 60. Les ressources comprennent également les papiers du bataillon « Zoska » qui comptent 200 documents originaux environ. De plus, la collection contient les archives d’Albin Skroczynski, pseudonyme « Laszcz », vraiment très excéptionnelles, dont une partie était exploitée par le docteur Jan Gozdawa-Golebiowski dans sa monographie du District de Varsovie de l’AK. Ces archives d’Albin Skroczynski se trouvaient fragmentairement hors le registre et d’une certaine manière hors la conscience des personnes qui s’intéressaient au District de Varsovie. Néanmoins, elles ont fini par être transmises à notre collection avec les ressources entières de l’IH PAN, à présent elles y sont disponibles. Je vous invite à les consulter dans notre salle de lecteurs.
          En ce qui concerne d’autres localisations où la documentation en question est rassemblée, je ne veux pas les mentionner, parce que leur nombre atteint quelques dizaines d’établissements divers, tous répertoriés dans l’AAN. Nous avons déterminé de 80 à 90% de leur contenu en fonction de rétention des documents authentiques de conspiration et d’insurrection issus de la péridode de la Seconde Guerre mondiale. La nécessité de les reconnaître est urgente. Nous espérons que nous allons réussir à organiser une conférence autour des documents du PPP à laquelle nous inviterions tous les représentants de ces musées, associations et autres établissements. Le résultat final escompté serait un guide.
          Dans les temps de la Pologne populaire, notamment juste après la guerre, le sort des papiers du PPP était très particulier. C’étaient les Bureaux de Sécurité Publique (Urzad Bezpieczenstwa, abrégé en UB, ndtr.) qui se servaient en premier lieu de la plupart des documents de l’AK retrouvés. Ensuite, ces derniers connaissaient un parcours de combattant à travers des différents institutions de l’administration publique dans la PRL. Quelques anecdotes liées à ce fait sont évoquées dans le livre récent de Jacek Sawicki. Or, le parcours évoqué se déroulait généralement d’une manière suivante : une fois les documents tombés dans les mains de l’UB après la découverte de cachettes, dénonciation, reprise où bien l’arrestation de leurs propriétaires, ils étaient transmis aux Bureaux de Sécurité. Des parties importantes de ces papiers parvenaient au Ministère de la Sécurité Publique pour être enfin incluses dans des fichiers juridiques. Paralellèment, on créait des ressources isolées qui n’entraient pas dans des dossiers juridiques. Après un certain temps, une partie de cette documentation, non plus nécéssaire au travail opérationnel, alimentait les Archives Centrales du Ministère de l’Intérieur (CA MSW) d’où elle passait à celles du Comité Central du PZPR (KC PZPR) pour enfin rejoindre l’AAN après la dissolution des deux premières. La deuxième partie s’est retrouvée dans l’Institut Militaire de l’Histoire de Wanda Wasilewska (WIH). Quant au MSW, il rassemble la documentation la plus attirante, car le moins connue, transmise au CA MSW dans la seconde moitié des années 80. et puis après à l’AAN. Elle est réunie dans la Collection des Actes de conspiration.
          Compte tenu des papiers issus des archives du KC PZPR, nous ne sommes pas sûrs si la totalité de la documentation de l’AK, de la délégature, etc., y renfermée est déposée chez nous d’une manière propre. Ce fait se confirme d’une façon concrète : des requêtes effectuées par le KC PZPR datant des années 70., qui reposent à présent dans nos tiroirs en métal. Cette requête des actes de la Délégature et de l’AK est considérable. La comparaison de ces dossiers avec le rangement actuel des milliers de documents nous y fait constater des lacunes. Leur origine reste inexplicable. En effet, divers historiens membres du Parti communiste jouissaient de l’accès exceptionnel à ces papiers. Ma première visite dans le dépôt pour voir à mes propres yeux les ressources de l’AK me fait me rappeller que, finalement, il s’y trouvait le dossier du professeur Nazarewicz dépourvue de tampon et de registre, mis dedans tel quel. Il contenait des documents authentiques de l’AK ce qui nous illustre d’une manière indirecte l’accessibilité de ces papiers à certaines personnes. Aujourd’hui, nous connaissons des nombreux cas où les documents originaux venant des collections différéntes et évoquées dans des notes en bas de page des livres sont impossibles à retrouver à présent.
          De même, le statut des documents de combattants rétenus par des milieux particuliers est digne d’attention. Après la liquidation du premier Bureau de combattant, il y démeuraient toujours maints documents déposés par des combattants qui sollicitaient des distinctions ou une pension. Il s’y trouvait beaucoup de documents authentiques, tout comme dans le Directoire Général de l’Association des Combattants pour la Libérté et la Démocratie (Zwiazek Bojownikow o Wolnosc i Demokracje, abrégé en ZBoWiD, ndtr.) ou il y en avait la multitude concernant l’Insurrection de Varsovie. Entre autres, il s’agit des ordres de l’AK, de l’Armée Populaire polonaise (Polska Armia Ludowa, abrégé en PAL, ndtr.) et de l’Armée Populaire (Armia Ludowa, abrégé en AL, ndtr.), y compris des demandes de distinction.
          D’ailleurs, la question des documents du Bureau pour les Combattants et du ZBoWiD nous fascine fortement, parce qu’elle est associée à nos recherches. Nous détenons les papiers du Directoire Général du ZboWiD, ils ne réflètent toutefois que son travail administratif. Il y manque la Comission de la Vérification et des Distinctions faisant partie du ZBoWiD. Une partie de cette documentation est localisée dans les actes du bataillon « Radoslaw », l’autre dans ceux qui concernent un des soldats du bataillon « Miotla » qui était adjoint dans la Commision de Vérification du ZBoWiD. La majorité de la documentation du ZBoWiD s’est perdue lors du déménagement du siège situé rue Dubois à Aleje Ujazdowskie, nous n’en disposons pas. Pourtant, nous sommes toujours en quête d’une information sur sa localisation actuelle. Des sources différentes nous indiquent que, par exemple, quelqu’un aurait vu une camion transportant des actes dérobés rue Dubois vers un endroit inconnu situé dans la région de Mazowsze. Or, il ne nous est pas possible de vérifier de telles informations ni faire quoi que ce soit avec elles. Néanmoins, nous nous rendons compte que chaque renseignement sur ce sujet nous est essentiel.
          Il arrive que les actes qui nous parviennent des milieux de l’Association Mondiale des Soldats de l’AK (SZZAK) sont accompagnés par ceux venant des milieux du ZBoWiD, comme c’était dans le cas du bataillon « Zoska » et du bataillon Stanislaw Czarniecki « Gozdawa ». Cette documentation date des années 60. et 70. En ce qui concerne le Bureau pour les Combattants lui-même, il constitue un organe d’administration centrale. Par conséquent, dans le moment où ce dernier ou, par exemple le Comité de l’Intégration européenne, arrêtent leurs activités, la loi exige que leurs actes passent aux Archives des Actes Nouveaux obligé de sa part par la loi de survéiller les archives du Bureau pour les Combattants. En effet, les ressources du Bureau vont approvisionner celles de l’AAN un jour. L’accord relatif à cette question a été signé il y quelques années. Tous les cercles de combattants qui rassemblent la documentation seraient censés prendre en considération ce fait : la localisation définitive des documents du Bureau pour les Combattants se trouve dans l’AAN.
          Les Archives des Actes nouveaux créent un endroit propice aux études de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, également du point de vue des ressources allemandes. Elles contiennent ce qu’on appelle Microfilms d’Alexandrie (la désignation dérivée à partir du lieu de leur detention après la guerre, à savoir la ville d’Alexandria près de Washington) étant une collection de microfilms des autorités diveres ainsi que des unités militaires allemandes issue de la période de la Seconde Guerre mondiale, y compris les actes de : Gestapo, Abwehra, Oberkommando der Wehrmacht, différentes unités centrales, par exemple districts particuliers du Gouvernement Général de Pologne. Si quelqu’un communique couramment en allemand et connaît la documentation de l’AK, il est à même de suivre très facilement le comportement des deux actants . Nous disposons de maints documents du pouvoir de l’occupant, à partir de ceux de la Gestapo jusqu’à la copie du journal de Bach-Zelewski, d’ailleurs publié autrefois. De même, nous détenons des papiers des unités allemandes qui luttèrent à Varsovie et aux Confins de la Pologne. Il nous arrivait que des historiens allemands avaient dû aller à Varsovie, car consulter les mikrofilms d’Alexandrie y était plus facile à faire qu’en Allemagne. À l’époque, les originaux ainsi que les copies des papiers qui les intéressaient se trouvaient encore près de Washington. Quant à d’autres copies de ces documents, elles étaient en possession du WIH et de la Commission de la Poursuite des Crimes hitlériennes (Komisja Scigania Zbrodni Hitlerowskich, ndtr.).
          Si vous souhaitez vous renseigner sur ces documents et sur d’autres qui nous sont récemment parvenus, je vous invite à consulter notre site Internet : www.aan.gov.pl où nous fournissons la description de nos ressources, tout en répertoriant avec concision nos nouvelles acquisitions.
          Ici, je voudrais vous présenter des collections incluses par l’AAN pendant les cinq dernières années. Ce fait est associé à l’activité des Archives du Fait d’Indépendance conçues dans l’AAN afin de rétenir cette documentation, évidemment non seulement celle du District de Varsovie et de la Circonscription de Varsovie, mais aussi celle d’autres districts ainsi que du Commandement suprême de l’AK et des états-majors d’autres organisations de conspiration.
          Les exemples qui vont suivre permettent de constater à quelle mésure la tâche de rassembler les documents du PPP par les Archives des Actes nouveaux est-elle difficile. Apparemment, les papiers en question ne se distinguent par rien, tels des buvards écrits à la main, rencontrés le plus fréquemment. Malheureusement, ils s’en déteriorent souvent. L’importance historique de ces documents se trouve plusieurs fois ignorée par leurs détenteurs, parfois accidentels.

    


L’exemple : les documents de l’établissement situé à Tomaszow Mazowiecki

          Les papiers issus de l’établissement à Tomaszow Mazowiecki avaient été déterrés et transmis aux Archives des Actes nouveaux en état tel que l’on voit sur la photo. Par chance, notre Section de Conservation les a préservés de sorte qu’ils sont déjà entretenus. C’est visiblement la documentation toute entière de l’établissement localisé dans le district de Tomaszow Mazowiecki.

    


Les documents du Bataillon « Zoska »

          Cette fois-ci, il s’agit des documents du Bataillon « Zoska », offerts par l’Institut de l’Histoire PAN. Ils constituent une collection très passionnante de caractère historique, associée à la personne du professeur Tadeusz Strzembosz qui les a fait incorporer dans les ressources de l’IH PAN. Les papiers évoqués viennent de ce que l’on appelle « boîte de Giewont », découverte dans la cachette installée 10, rue Kwiatowa.
          Hormis les documents de la capitulation de l’Insurrection, nous en disposons également d’autres, à savoir de ceux du Commandement suprême de l’AK. Il se sont sauvés grâce au processus de leur émission en chancellerie, qui les avait fait envoyer à des différents commandements des districts et à d’autres états-majors. À titre d’exemple, l’affaire autour de l’ordre de déclenchement de l’Insurrection de Varsovie s’est avérée attirante pour des journalistes il y a quelques années. Ces derniers ont présenté l’ordre mentionné en tant que la seule qui ait jamais existé. Évidemment, pour être dans le vrai, les ordres de début de l’heure « W » étaient envoyés en nombre de quelques dizaines et dirigés vers des cellules diverses, écrits toujours sur le même morceau de papier portant le cryptonyme de rue et d’heure. Ibid pour, par exemple, des rapports du KEDYW du Commandement du District de Varsovie, dont le Chef était censé les passer au Commandant, etc.



L’ordre de nomination de « Grot »

          À propos du document présenté ci-dessous, une histoire curieuse pourrait être racontée. En effet, c’est l’ordre de nomination de « Grot », retrouvé dans la collection d’Antoni Sanojca, pseudonyme « Kortum », que nous avons, à son tour, découvert dans les actes de Jerzy Nowak du groupement « Chrobry II ». Quant à ces derniers, nous les avions révélés délaissés dans une villa à Jozefow, après la mort de ses propriétaires. C’étaient certains membres du milieu de « Chrobry II » qui nous avaient aidés à les gagner. Quelle surprise de voir les documents de Sanojca juste dans l’endroit pareil, un mètre de documentation d’Andrzej Sanojca, Commandant de la Ière Division de l’AK ! Sans le coup de hasard et le bon sens des soldats de « Chrobry II », elle avait fini par être jetée dans la poubelle. Je vous prie de vous imaginer le danger énorme qui ménace constamment des documents de prime importance. Il ne faut cesser de le rappeller aux personnes qui les possèdent.

    


Les documents du milieu de « Obroza »

          La photo illustre la découverte transmise à l’AAN par le milieu de l’AK dit « Obroza », venant de la IVème Région du District portant le même nom. Il s’agit des documents cachés dans des boîtes aux allumettes au cours de la Guerre et après, qui nous étaient parvenus tels quels. Heureusement, notre section de conservation s’est déjà débrouillée avec, de sorte qu’ils avaient été dépaquetés et rendus accessibles à tous intéressés.



    


Une boîte métallique issue de la collection de l’IH PAN contanant les estimations du Commandement suprême de l’AK

          La figure suivante présente la boîte métallique gardée dans les ressources de l’IH PAN où quelqu’un dissimula les estimations du Commandement suprême de l’AK. Elle y réposait, en fait non protégée jusqu’à maintenant, car il existe des instituts scientifiques qui ne sont pas dotés d’une section de conservation. D’où le fait qu’après être transmis, ces documents avaient été dirigés tout de suite vers notre section qui les a entretenus.
          Pour ce qui est d’autres papiers essentiels relatifs à l’Insurrection de Varsovie, il sont nombreux. Outre l’acte de capitulation, nous détenons notamment les Archives de Romuald Sreniawa-Szypiowski.

    


Les documents faisant partie des Archives de Romuald Sreniawa-Szypiowski

          Les ressources en question constituent la plus grande collection privée au sujet de l’Insurrection de Varsovie, dont le nombre des dossiers des soldats-insurgés s’élève à 25 mille environ. Dans ceux derniers, l’on peut trouver : questionnaires, curriculum vitae, mémoires, souvenirs, photographies. Bien sûr, il existe des cas où ils ne contiennent qu’une demande de la Croix d’Insurrection de Varsovie ou bien, tout simplement un questionnaire rempli, envoyé à plusieurs endroits par Sreniawa-Szypiowski. Nous faisons des efforts pour que ces ressources soient enrichies. Il se peut que vont-elles s’élargir pour atteindre le nombre de 30 mille dossiers personnels. De plus, les actes de Sreniawa regroupent maints documents authentiques, estimés à 500, ainsi que la collection considérable mésurant 10 mètres des documents concernant l’Insurrection-même, y compris : récits, mémoires, dossiers des divisions particulières, registres des insurgés, photographies prises lors de l’Insurrection, photographies des tombes des insurgés et celles qui représentent eux-mêmes, etc.
          Parmi des collections extrêmement prenantes, cela vaut la peine d’évoquer celle dont l’objet est la personne de Jan Mazurkiewicz, pseudonyme « Radoslaw », offerte par Stanislaw Mazurkiewicz il y a deux ans. Tout en étant l’ensemble du héritage de « Radoslaw », elle démeurait jusqu’ici hors les ressources publiques, gardée par son fils qui, à l’instar de la majorité de nos donateurs, l’avait gratuitement cédée à l’AAN.

    




Les documents venant des archives de « Radoslaw »

          L’image illustre les documents étant une partie des actes authentiques de « Radoslaw » datant de la Guerre. Les plus précieux parmi eux constituent ceux du Commandement suprême, émis à la charnière de 1944/45, qui comprennent les demandes de promotion et les ordres de nomination de « Niedzwiadek ». Il est difficile à déterminer la façon de laquelle « Radoslaw » est entré en leur possession.

    


Les documents du Bataillon « Parasol », regroupés dans les archives de Piotr Stachiewicz

          En ce qui concerne les documents singuliers récemment introduits dans nos ressources, il est possible d’en énumérer ceux qui ont été recueillis par Piotr Stachiewicz, y compris aussi bien les actes du Bataillon « Parasol » que les papiers de l’Insurrection. Les ressources en question ont fini par enrichir l’AAN, à l’exception des actes de Jozef Rybicki, localisés à présent dans la Bibliothèque Universitaire de Varsovie (BUW).



Le document de la 4ème Compagnie du Groupement « Krybar »

          Les documents de la 4ème Compagnie du VIIIème Groupement « Krybar » méritent un peu plus d’attention. En effet, leur recherche a duré plus qu’un an. Nous étions conscients de leur existence, tout comme de celle de quelques dizaines d’autres ressources de documents. Ils ne se sont retrouvés dans les Archives des Actes nouveaux que grâce au don gratuit de Krzysztof Malinowski, grand-fils du commandant de la Compagnie. Dans les premiers jours du mars 2008, ils ont été présentés au grand public, lors d’une cérémonie à l’Université de Varsovie. Il s’agit des archives des quatre compagnies, pratiquement complètes, comptant près de 200 documents en bon état de conservation. Elles reconstruisent presque totalement le sentier de guerre des quatre compagnies. Seules celles qui sont réunies dans le cadre du Groupement « Krybar » vont contribuer à éclaircir différentes questions d’ordre historique ainsi que le fonctionnement de « Bicz » en tant que Commandant du VIIIème groupement, etc.
          La dernière parmi des collections de plus grande ampleur c’est la documentation de « Ostoja », ayant d’ailleurs inspiré le livre de Marek Strok intitoulé Les Bataillons « Iwo » et « Ostoja ». Elle comprend quelques centaines de documents autentiques auxquels les archives tiennent particulièrement.
          Outre ces papiers, les ressources contiennent les documents issus des archives de la famille Malinowski, qui esquissent une sorte de la biographie non seulement de Marian Pobog-Malinowski, chef de la IVème Compagnie, mais aussi celle de son frère, lieutenant dans le Bataillon « Kilinski ». C’est une famille qui jouit d’une riche tradition patriotique, dont les activités pour l’indépendance trouvent leur origine à l’Insurrection de janvier jusqu’à atteindre la révolution de 1905, les luttes lors dela Première Guerre mondiale, des Légions, etc. Cette marque insurrectionnelle fait d’une certaine manière continuer le sort antérieur des membres de la famille.
          Ici, nous présentons un autre document offert ces dernières années à l’AAN faisant partie de la collection de Jerzy Hagmajer et se référant à la Confédération de la Nation. Après avoir retrouvé la famille de Jerzy Hagmajer, nous en avons reçu gratuitement le matériel concernant la Confédération de la Nation. Ce matériel est déjà inclus dans les Archives des Actes nouveaux.
          De même, l’ensemble des documents non moins considérable qui nous est parvenu il y a deux ou trois ans, c’est celui qui avait été détenu par le professeur Aleksander Gieysztor, pseudonyme « Borodzicz », Chef de la Section de l’Information et de la Propagande du Commandement suprême de l’AK. Les papiers en question englobent tous aspects de l’activité de l’AK. Or, ils ne sont pas liés à la fonction, assumée par Gieysztor dans les structures de l’AK. Par contre, le moment de son entrée en leur possession reste indéterminé par nous. En effet, nous n’avons pas arrivé à déterminer comment il les avait acquis.

    


Les documents venant des archives d’Aleksander Gieysztor

          Voici la photographie prise lors de la présentation de ces documents. Comme c’est possible d’observer, la documentation était déposée dans un carton. Très fréquemment, elle finit par être maintenue d’une manière que son propriétaire considère comme la plus sûre. À cette occasion, cela vaut la peine de noter que garder les documents à la maison, dans un endroit sec, ne signifie pas leur garantir un emplacement assuré.
          En ce qui concerne les actes du KEDYW du District de Varsovie de l’AK relatifs à la période entre 1943-1944, ils nous avaient offerts une aventure d’archivisation, pour le rendre en mots exacts. Les documents mentionnés nous étaient parvenus des ressources d’Andrzej Krzysztof Kunert, réunies dans sa fondation.



Les documents appartenant à Andrzej Krzysztof Kunert

          Voilà la première collection des matériaux dont l’origine est cette fondation tellement célèbre. Il s’agit des copies complètes des rapports dactylographiés du KEDYW du District de Varsovie, sous forme de l’énième version des documents authentiques datant de la Seconde Guerre mondiale.
          Pourtant, la réalité n’est pas toujours si rose que celle dans les exemples cités jusqu’ici. Il arrive que l’AAN cherche à gagner certains papiers pendant plusieurs années, tout comme dans le cas des archives du Bataillon « Dzik » de la Vieille ville comptant 400 documents environ. Nous avons eu le regret d’apprendre qu’ils avaient été détruits à la fin des années 90., quand leurs existence avait été confirmée pour la dernière fois.
          Ibid pour les archives des Bataillons « Gustaw » et « Harnas », à savoir des ressources très frappantes de Tadeusz Micinski, pseudonyme « Prus ». La fortune de ces matériaux originaux de conspiration et d’insurrection est toujours obscure. Nos recherches qui les visent se trouvent constamment supportées par le milieu de « Gustaw-Harnas ». Nous avons l’intention d’adresser notre appel à l’aide également aux médias. En effet, les archives qui constituent une référence essentielle à la description de l’histoire de ces détachements, étaient entrées en possesion d’un particulier. Néanmoins, rien n’atteste à 100% qu’elles avaient été réelement détruites. Personne n’en avait été témoin occulaire, toutefois, il nous est difficile à joindre le dernier détenteur de cette documentation.
          Les deux exemples évoqués permettent de démontrer que les documents subissaient la déstruction non seulement au cours des années 40. et 50., mais qu’ils continuent à le faire encore aujourd’hui. Les raisons pour lesquelles il en est ainsi, restent de même divers. Tantôt, elles témoignent bien du manque de réflexion, tantôt des lacunes en savoir élémentaire.
          Le dépistage des documents authentiques mené au moyen des méthodes non conventionnelles présente un défi non négligeable pour les Archives des Actes nouveaux. Entre autres, nous avons la possibilité de les acquérir suite à l’identification de multiples cachettes installées lors de la guerre. Or, cela nécessite des études de spécialité. L’AAN, en tant qu’institution, n’est pas muni en outils qui servent à effectuer des recherches archéologiques. Privés d’instruments administratifs, nous n’avons pas de possibilités techniques non plus. En fait, notre statut n’est pas celui d’une institution archéologique qui pourrait mener de telles recherches. En revanche, nous sommes conscients qu’une grande partie des documents en question était déposée juste dans des cachettes diverses dans la période de conspiration et après l’Insurrection.
          Parmi les informations sur les endroits où une documentation pareille fut cachée, il se trouve celles qui sont fiables, peu fiables et très fiables. Tout le spectrum de la documentation, à partir des actes du Commandement suprême de l’AK, jusqu’à ceux du District de Bialystok du Sous-district de Nowogrod, etc., était vraiment dissimulé. Une fois, ces informations font partie des ressources, une autre fois elles nous arrivent sous forme d’un message oral. Une cachette pareille, récemment détectée dans une salle de bains, s’est avérée contenir des Archives très précieuses du Commandement du District de Varsovie, remontant à la période août 1944-janvier 1945, à savoir 4 mille pages de documents. Elles sont déjà déposées dans l’AAN.
          Un autre cas type, c’est celui des archives du Bataillon « Lukasinski », cachées rue Marszalkowska par, entre autres, Franciszek Boh-Szurowski. Nous possédons la lettre de ce dernier, datant du milieu des années 50., écrite de Kudowa et adressée à Lucjan Fajer, pseudonyme « Ognisty ». Dans cette lettre, Boh-Szurowski informe Fajer sur la cachette dans laquelle il a mis les papiers mentionnés : la cave dans l’appartement situé rue Marszalkowska, où vivait le commandant du bataillon « Lukasinski ». Hélas, nous ne savons rien sur ces documents à présent, hormis la suggéstion exprimée dans la lettre évoquée, sur ce qu’ils auraient été extraits de la cachette par la femme d’Olgierd Ostkowicz-Rudnicki, pseudonyme « Sienkiewicz », commandant du bataillon, péri le 13 août 1944 au cours de l’Insurrection de Varsovie. Or, ces actes ne sont pas inclus dans les Archives des Actes nouveaux. S’ils avaient été retirés de la cachette pour ensuite tomber dans les mains de l’UB, ils auraient fini par alimenter les Archives des Actes nouveaux à travers les Archives du KC PZPR ou bien le Bureau Militaire des Études Historiques les aurait acquis de la part du WIH. Toutefois, ils ne sont entrés dans la collection reconnue de l’IPN non plus. Pour l’instant, nous ignorons le sort des papiers du Bataillon « Lukasinski ». Il se peut que quelqu’un les avait extraits et que se trouvent-ils chez un particulier ou appartiennent-ils à une partie des ressources de l’IPN encore non décrite.
          Les cas pareils se multiplient. Dans notre base de données, le nombre des collections pareilles d’après-guerre, dont l’existence est attestée, s’élève à 150 environ. Leur diversité est grande et englobe des documents authentiques du Commandement de District de Bialystok, impossibles à obtenir des personnes privées, jusqu’à l’ensemble des rapports émanant du District de Silésie de l’AK.
          Dans la mésure du possible, nous pénétrons dans les médias afin de les accéder en fournissant des renseignements dans des localisations différentes, à l’occassion de chaque notre manifestation. J’espère qu’ainsi nos ressources vont s’enrichir continuellement.
          À titre d’exemple, la collection de Jerzy Hagmajer et les actes de Marian Pobog-Malinowski constituent les preuves de notre réussite dans ce cadre. Il s’agit bien des ressources retrouvées suite au recours aux médias. D’ailleurs, il y en a quelques autres qui ont été gagnées de la même façon.
          Compte tenu de tout cela, la quantité du travail à effectuer se fait voir clairement. Outre à décrire l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, il nous faut maintes fois nous justifier de ces événements en tant que historiens polonais, quoique nous ne disposions même pas de toutes les sources basiques pour la matière. C’est donc d’autant plus important pour nous de continuer à dénicher et rassembler des archives.
          Pour illustrer le problème, il est possible de mentionner l’analyse personnelle des commandants du Commandement suprême de l’AK en fonction du matériel les concernant qui se trouve conservé jusqu’à présent, à savoir : lettres d’après-guerre, rapports, mémoires, etc. En fait, c’est la Bérézina totale. Il en ressort plus de quarante ans du communisme et la négligence énorme commise durant cette période. Ce type de patrimoine ne constitue que quelques pourcents aussi bien en Pologne qu’à l’étranger. Pourtant, leur portée est essentielle pour la description du fonctionnement de l’AK à l’échelon du commandement.
          Pendant mon séjour dans l’Institut Joséph Pilsudski de New York, j’ai consacré beaucoup de temps à chercher le patrimoine d’archives relatives aux commandants de l’AK qui s’y installèrent et y moururent. Il reste encore un travail de Bénédictin à faire sur ce champ. Grâce à ces recherches, le patrimoine de Stanislaw Blaszczak, pseudonyme « Rog » va arriver en Pologne. Son importance est considérable, il comprend la correspondance menée par « Rog » avec « Wachnowski », « Zywiciel », « Bor » ou « Radwan ». Quant à des documents originaux consacrés à cette période, ils n’y trouvent pas leur place pour des raisons évidentes. Une autre partie du patrimoine de « Rog » sous forme de souvenirs est réunie dans le Musée de la Diaspora polonaise d’Orchard Lake.
          De même, le héritage de Stefan Korbonski comptant 38 cartons de documentation va gagner la Pologne. Un fragment de la collection de Korbonski figure dans l’Institut de Hoover. Néanmoins, ce qui en constitue l’essentiel se retrouvera dans notre pays pour entrer dans les Archives des Actes nouveaux, suite à la décision de Zofia Korbonska ainsi qu’à l’aide de Roman Rybicki. Le contenu de ce patrimoine illustre l’activité de Stefan et Zofia Korbonski des points de vue divers.
          À côté du matériel mentionné, la documentation des cercles particuliers de l’AK, organisés aux États-Unis après la Seconde Guerre mondiale, est censée nous parvenir aussi. Leur contenu est archipassionnant, de sorte qu’il nous servira notamment à rédiger les notes biographiques concernant des soldats de l’AK. À ce propos, je tiens à noter que le nombre des membres du seul cercle « Nouvelle Angleterre » atteignait 800 au cours des années 50.
          Le héritage des archives du Commandement de l’AK fait également partie du Studium de la Pologne clandestine (SPP) et de l’Institut Sikorski de Londres. Son quantité ne suffit toutefois pas à constater que la moitié du patrimoine des commandants de l’AK est au moins conservée. En effet, le SPP détient des actes de « Bor », tandis que l’AAN dispose du héritage de Sanojca, Mazurkiewicz ou Karaszewicz-Tokarzewski, quoique la dernière collection renvoie à l’activité précédant l’année 1939. Outre cela, le SPP contient le matériel traitant sur Ziemski et Pfeiffer, mais son étendue est relativement faible, de l’ordre de 50 unités d’archivisation. Il existe bien une collection de Tadeusz Zenczykowski, n’englobant que, par exemple, des extraits de presse. Il est question parfois aussi des documents auxquels nous n’avons pas l’intérêt majeur, comme aux documents authentiques, mais juste des mémoires, des récits et une correspondence d’après-guerre.
          Un autre type de documents se réfère à Stanislaw Salski, pseudonyme « Szczepankiewicz », parmi lesquels, entre autres, un récit étant, en réalité, un enregistrement très exceptionnel au sujet des agents de la Gestapo. Le récit en question est d’une haute fiabilité, car l’enregistrement fut effectué par le professeur Boleslaw Jablonski, gendre de Salski, d’où le degré de confiance au cours du récit était non négligeable. Ce dernier n’eut jamais été rendu public. Nous entrons en sa possession grâce au don du professeur Jablonski d’il y a quatre ans.
          L’AAN englobe ce que l’on appelle « dépôts personnels » relatifs à des soldats des Forces Armées Polonaises à l’Ouest (PSZ – Polskie Sily Zbrojne na Zachodzie) qui périrent, moururent ou commirent un suicide au cours de la guerre. Très passionnantes, ces ressources englobent un étendu très vaste à partir du niveau du frère de Spychalski ou d’un adjudant de Sikorski jusqu’à un soldat de première classe de la Ière Division Blindée du général Maczek. À présent, la seconde partie de cet ouvrage se voit publiée.



La première page du rapport mensuel du KEDYW du District de l’AK

          Quant aux documents du Conseil de l’Unité Nationale (RJN – Rada Jednosci Narodowej), le degré de leur conservation n’est que marginal. Nous en disposons de quelques dizaines qui sont très intéressantes, regroupées en quelques dossiers issus des archives du KC PZPR.
          En ce qui concerne le héritage du professeur Strzembosz, il est détenu par les Archives des Actes nouveaux depuis quelques années. Il avait été partiellement offert par le professeur Strzembosz lui-même, ensuite, c’était Maryla Strzembosz, sa femme, qui en a fourni le reste après son décès. Il est question des ressources de grande ampleur, soit environ 20 mètres de documentation diverse, déjà dotée de son propre registre détaillé.
          Pour ce qui est des collections reprises pendant les cinq dernières années, nous en élaborons le registre de base. Le plus souvent, il s’agit des registres de réception qui permettent de saisir leur contenu.
          Enfin, je voudrais dire merci à toutes les personnes qui ont cédé leurs ressources aux Archives des Actes nouveaux. Ici, il est vital de souligner le rôle considérable de tous ceux qui transmisent aux archives d’État le matériel détenu parfois pendant des dizaines d’années, sous la menace de perte de leur liberté, surtout dans les années 50. Inutile d’expliquer qu’après la guerre garder de tels documents impliquait le fait de se charger d’une responsabilité énorme et s’exposer à des risques concrets. Par conséquent, le fait de conserver ces documents par des particuliers ou des proches des fonctionnaires de l’AK doit être considéré comme la preuve du courage grandiose, digne du respect encore plus grand de la part de l’État polonais.
          Les papiers que nous recevons sont nombreux. Malheureusement, l’intérêt qu’y portent les historiens, à commencer par les doctorants jusqu’aux professeurs n’est que piètre. En effet, la majorité des chercheurs se contente de consulter des sources imprimées et des publications préexistantes. C’est pourquoi, nos collègues plus âgés ironisent que les historiens ont peur des archivistes. Les Archives des Actes nouveaux se caractérisent par ce qu’ils donnent l’accès au matériel fraîchment acquis presque le lendemain d’après avoir annoncé sa présence dans leurs ressources.
          D’ailleurs, l’AAN constitue un organe d’administration centrale où l’accessibilité des documents est régie par les dispositions correspondantes et non pas par des caprices d’un fonctionnaire. Or, le hic est de savoir si une personne intéressée sait comment l’obliger à les respecter. Bien évidemment, il existe des réglements qui limitent l’accès à certains documents. Par exemple, dans le cas d’un ensemble au cours d’élaboration, lorsqu’un archiviste travaille sur lui, tout en l’ordonnant ou l’étudiant, en fait, il n’est pas disponible. Certaines restrictions peuvent bien émerger, comme celles qui concernent la collection de Herbert, transmise aux ressources de la Bibliothèque Nationale de Pologne. Cette dernière s’est exprimée avec clarté sur son statut, en annonçant dans les médias qu’elle ne serait accessible que dans deux années à venir, du fait qu’elle faisait l’objet d’élaboration dans ce moment-là. Cela vaut la peine de signaler qu’il n’est pas nécessaire d’être diplômé pour y accéder.
          Il faut que l’action de récuperation des documents de l’État polonais clandestin soit constamment menée avec l’intensité. Au cours de quelques dernières années, le modèle adopté par l’AAN, à savoir l’activité des Archives du Fait d’Indépendance, avait bien porté des fruits qui ont dépassé les attentes aussi bien des combattants que nos propres. À présent, l’AAN réunit la plus grande collection des documents authentiques de conspiration et d’insurrection ainsi que celle qui traite sur des organisations de combattants regroupant des soldats de l’AK et les NSZ (Narodowe Sily Zbrojne – Les Forces Armées Nationales, ndtr.).


(Le texte constitue un raccourci de l’exposé prononcé à l’occasion d’une conférénce organisée par l’Association pour la Mémoire de l’Insurrection de Varsovie dans le Musée de l’Insurrection de Varsovie.)

Mariusz Olczak
chef du Vème Département
des Archives des Actes nouveaux


Les Archives du Fait d’Indépendance dans les Archives des Actes nouveaux



          Les Archives du Fait d’Indépendance furent créées en 1999 en tant que département de l’AAN. Elles acquisent les documents de l’État polonais clandestin en coopération avec l’Association Mondiale des Soldats de l’Armée de l’Intérieur, l’Association des Soldats de Varsovie ainsi que des soldats de l’AK en personne. Suite à leur activité, nous avons réussi à gagner les collections différentes, y compris, entre autres, les suivantes : Actes de Tomasz Strzembosz ; Actes de l’Association Mondiale des Soldats de l’Armée de l’Intérieur de la Circonscription-Varsovie ; Actes de l’Association des Prisonniers Politiques Mineurs 1944-1956 « Jaworzniacy » ; Actes de Circonscription-Jedrzejow de l’AK ; Actes de Jozef Rell ; Actes de la 9ème Compagnie de Diversion « Zniwiarz » de l’AK ; Actes de Jan Gozdawa-Golebiowski ; Actes de l’Association de Peowiacy ; Actes de Romuald Sreniawa-Szypiowski ; Actes de la 3ème Brigade de Vilnius « Szczerbiec » (venant de Zygmunt Klosinski) ; Actes de l’Association des Soldats des Forces Armées Nationales ; Actes de Zygmunt Malinski ; Actes de Franciszek Wojciechowski ; Actes de Kazimierz Leski ; Actes de l’Association des Combattants – Prêtrise de la Cavalerie et de l’Artillerie à cheval ; Actes de l’Association des Soldats de Varsovie ; Actes de l’Organisation Socialiste du Combat ; Actes du Service Armé de la Nation ; Actes de l’Organisation « Glaive et Charrue » ; Actes du Bataillon Indépendant du Brigadier Maczynski ; Actes de l’Association Mondiale des Soldats de l’Armée de l’Intérieur, Circonscription-Varsovie-District ; Actes de l’Association Mondiale des Soldats de l’Armée de l’Intérieur, Cercle de Pensylvanie de l’Est ; Collection de la presse de conspiration ; Documents du Sous-District de l’Ouest « Hajduki-Hallerowo » du District de l’Ouest de Varsovie ZWZ-AK ; Actes de Jakub Dymitrowski ; Actes de Roman Lewicki ; Actes de Wladyslaw Piotrowski ; Actes de Henryk Ratyna ; Actes de Marian Utnik ; Actes de Jozef Krzyczkowski ; Actes d’Eligiusz Brulinski ; Actes du Bataillon « Miotla » de l’AK ; Documents de l’Organisation « Pologne Indépendante » ; Actes d’Antoni Sanojca ; Actes de Jerzy Nowak ; Actes d’Eugeniusz Ajewski ; Actes d’Edward Dietrich ; Actes de Stefan Tkaczuk ; Actes de Stefan Uhma – presse des NSZ ; Actes de Jan Mazurkiewicz « Radoslaw » ; Actes de Hubert Borys ; Actes de Wladyslaw Roman ; Actes de Danuta Galkowa ; Archives du Bataillon « Gozdawa » (réunies par Lucjan Fajer, pseudonyme « Ognisty ») ; Actes de Jerzy Slaski ; Archives du Bataillon « Zoska » ; Archives du Bataillon « Miotla » ; Actes de Piotr Stachiewicz (concernant le Bataillon « Parasol ») ; Actes du lieutenant Stanislaw Nowicki ; Actes de Zbigniew Brym ; Actes de Halina et Bernard Zakrzewski ; Archives de l’Association des Skouts de la République de Pologne ; Actes de Tadeusz et Jadwiga Kowalski ; Actes du Milieu des Radiotélégraphistes « ISKRY » du KG AK ; Actes de Leslaw Bartelski ; Actes de Jerzy Niezgoda ; Actes de Tadeusz Cieslak.
          Dans le cadre de cette action, nous rassemblons des documents originaires d’autres institutions et nous nous renseignons sur la localisation des papiers de l’État polonais clandestin. Grâce à cela, nos ressources se sont enrichies par les Archives de l’Institut de l’Histoire de la Seconde Guerre mondiale de l’IH PAN, fonctionnant depuis 1957, ainsi que les archives de Jozef Krzyczkowski, pseudonyme « Szymon », toutes les deux issues des Archives de l’Institut des Sourds-Muets à Laski, de même que les Archives du Bataillon Czarniecki « Gozdawa » venant des Archives de l’Archidiocèse de Varsovie.
          Nous recueillons également des relations vidéo des soldats de l’AK et d’autres organisations de conspiration.
          Toutes les personnes qui détiennent les documents intéressants, illustrant leur participation à la lutte pour l’indépendance de la Pologne ou souhaitant en faire un récit, sont bienvenues à nous contacter au numéro de télephone suivant : +48 22 822-90-53 ou via e-mail à l’adresse : mariusz.olczak@aan.gov.pl soit en personne, dans l’édifice de l’AAN, situé 1, rue Hankiewicza à Varsovie.

Mariusz Olczak
directeur des Archives du Fait d’Indépendance
dans les Archives Des Actes nouveaux


Contact : 1, rue Hankiewicza
02-103 Varsovie
nº de téléphone : +48 22 822-90-53
e-mail : mariusz.olczak@aan.gov.pl


traduction: Katarzyna Tkaczyk





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